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Les bébés-médicaments

De nos jours, nombre de moyens sont développés pour assister la procréation. Cependant, certains d’entre eux posent des questions au niveau de l’éthique. Parmi eux, l’un en particulier est beaucoup controversé, les bébés-médicaments.

De quoi s’agit-il ?

Le bébé-médicament est un enfant conçu dans le but de sauver son frère ou sa sœur aîné atteint d’une maladie génétique grave, ayant besoin du sang du cordon du second enfant, voire d’une greffe de moelle osseuse à terme.

Comment ?

Au moyen d’un double diagnostic préimplantatoire (double PDI) effectué par un médecin. Une fécondation in vitro est opérée en premier lieu. Trois jours plus tard, les embryons sont triés et sélectionnés. Seuls les embryons qui ne sont pas porteurs de la maladie génétique rare dont il est question, et qui ont une compatibilité cellulaire élevée avec l’enfant malade sont retenus. Si un embryon correspond à ces critères sévères de sélection, il sera implanté dans l’utérus de la mère. Après la naissance, des cellules du cordon ombilical seront prélevées et greffées à l’enfant malade. Il y a, néanmoins, des risques que la greffe s’avère inefficace. Le cas échéant, une greffe de moelle osseuse sera envisagée.

Ethique ?

Bien que la loi belge autorise, depuis 2003, des recherches sur les embryons à des fins uniquement thérapeutiques, cette technique reste beaucoup discutée. Elle soulève des questions sur le couple, sur la société mais avant tout sur cet enfant conçu pour soigner l’autre. Les parents accepteraient-ils quand même l’implantation d’un embryon sain, mais non compatible avec son frère ou sa sœur aîné à soigner, car le tri dont il est question plus haut n’aurait rien donné ? Souhaitent-ils un deuxième bébé sain ou uniquement un bébé-médicament ? Les parents doivent également se rappeler qu’il n’y a pas de garantie absolue que la greffe réussisse.

D’un point de vue sociétale, ce genre d’intervention a un coût élevé en raison de sa complexité et des laboratoires très sophistiqués qu’il demande pour sa mise en œuvre. Ce traitement reste alors un luxe que seuls une élite peut s’offrir. Par ailleurs, certaines demandes concernent uniquement des maladies handicapantes, mais non mortelles. Quel serait alors le domaine de l’acceptable ?

Par rapport à la problématique de l’enfant à naître, il y a d’une part ceux qui pensent au côté valorisant pour cet enfant, et d’autre part, ceux qui mettent en avant la chosification du bébé-médicament. Le choix n’étant pas du ressort de l’enfant. Dans le cas malheureux où on en arrive au stade d’une, voire plusieurs, greffe de moelle osseuse, l’enfant deviendrait-il simplement un fournisseur à vie ? Serait-il aussi une éventuelle source d’organes compatibles ? Pourrait-il refuser un don ? Quelles seraient alors ses relations avec sa famille ? Voici, beaucoup de questions pour lesquelles tout un chacun à sa réponse personnelle. C’est pourquoi, chaque cas est étudié scrupuleusement avant d’autoriser la démarche.

Sources :

http://www.asph.be/Documents/Analyses%20et%20etudes%202015/Analyse%205%20Bébés%20médicaments.pdf

https://www.lemonde.fr/idees/article/2011/02/22/bebe-medicament-l-equilibre-perilleux-d-une-solution-extreme_1480863_3232.html

http://www.adventiste.org/PDFs/documentsethiques/07bebesmedicaments.pdf

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