La low-tech est une approche de la technologie qui vise à concevoir des systèmes techniques durables en réduisant l’intensité et la complexité des outils. Cette démarche est de plus en plus populaire auprès des consommateurs et des entreprises, car elle permet de réduire l’impact environnemental et de repenser notre rapport à la technologie.
Selon une étude de l’Agence de la transition écologique (Ademe) publiée en mars 2021, la masse de la “techno-sphère” (objets, machines, équipements, infrastructures, etc.) fabriquée par l’homme dépasse celle de la biomasse terrestre. La démarche low-tech vise donc à réduire la taille, l’intensité et la complexité du système technologique dans des limites planétaires durables.
Le terme low-tech est généralement associé à la réduction de l’empreinte environnementale d’un objet en particulier, par exemple des toilettes sèches ou un four solaire (voir photo du four solaire de Neoloco, un projet d’artisanat low-tech en Normandie). Le Low Tech Lab (le laboratoire d’exploration, de documentation et de démonstration low-tech) a identifié trois critères caractérisant les produits low-tech : l’accessibilité, la durabilité et l’utilité.
L’accessibilité signifie rendre les connaissances, compétences (et même les attitudes) techniques disponibles à un plus grand nombre de personnes en utilisant des méthodes de transmission et des programmes de formation adaptés. L’objectif est de permettre une circulation ouverte de ces connaissances, de manière similaire à la philosophie de l’open source. La low-tech est durable car elle s’inscrit dans des logiques d’économie circulaire, de réemploi, de réutilisation et de recyclage. Elle encourage donc la réflexion sur la sobriété, mais aussi sur l’écoconception et la simplicité de l’outil technique, en évitant par exemple les alliages de matériaux qui rendent le recyclage beaucoup plus difficile. Enfin, l’objet low-tech doit être utile, car abaisser l’empreinte écologique d’un objet qui répond à un besoin relevant d’une consommation ostentatoire et superfétatoire n’aurait pas de sens.
La low-tech est déjà présente dans différents secteurs, notamment dans celui de la mobilité, avec l’usage de véhicules low-tech comme le vélo. Cependant, pour passer à grande échelle, la démarche low-tech doit être accompagnée de politiques publiques favorables et de nouveaux modèles économiques et organisationnels.
Quelques exemples : l’eXtrême Défi et Ingés en Transition.
L’eXtrême Défi est un projet qui vise à mettre en place des écosystèmes territoriaux de production et de consommation alimentaires en s’inspirant des écosystèmes naturels.
Ingés en Transition est un autre exemple de projet low-tech. Il s’agit d’un groupe d’étudiants de Louvain-La-Neuve qui ont conçu et fabriqué une douche solaire en utilisant des matériaux de récupération. Ces deux exemples montrent comment la technologie low-tech peut être utilisée pour résoudre des problèmes sociaux et environnementaux tout en étant accessible et peu coûteuse.
En conclusion, la démarche low-tech est une approche systémique qui vise à concevoir des systèmes techniques durables et sobres en trois mots : simple, économique et durable. Elle nécessite une transformation de notre système de pensée, de valeurs et de notre relation à la technologie, ainsi que la mise en place de politiques publiques favorables et de nouveaux modèles économiques et organisationnels pour être déployée à grande échelle. La low-tech est un levier important pour répondre aux enjeux planétaires actuels. Adopter la low-tech est donc une voie prometteuse pour contribuer à la construction d’un monde plus durable et plus juste.
Fait par Léa pour le Kaptech
https://theconversation.com/avec-la-low-tech-penser-et-agir-par-dela-la-technique-185184
Autre article intéressant à lire : https://www.cairn.info/revue-la-pensee-ecologique-2020-1-page-1.htm