Qu’est-ce que la vie ? Ça peut paraitre une question bête, simple, enfantine même. Et pourtant ça reste une question ouverte animant les débat entre des biologistes, physiciens, philosophes et religieux depuis toujours.
Qu’est-ce que la vie ? Ça peut sembler une question bête, simple, presque enfantine. En effet, pour n’importe quelle chose, on est tous et toujours d’accord sur le fait que cette chose est, ou n’est pas vivante, n’est-ce pas ? Typiquement, un arbre, c’est vivant, un programme informatique ne l’est pas, une girafe l’est bien, tout autant qu’une mule d’ailleurs, mais un feu de forêt par contre, un feu de forêt, c’est plus destructeur du vivant que vivant n’est-ce pas ?
Effectivement, jusque-là, on est a priori tous d’accord, la conception intuitive de la vie parais parfaitement suffisante pour ce que nous connaissons bien. Par contre, pour ce qui est plus abstrait, spécifiquement l’origine de la vie ou la découverte de la vie extraterrestre, les questions aussi fondamentalement nécessaires que délicates : à partir de quand passe-t-on passe d’un système complexe à une vie primitive ? À partir de quand un système extraterrestre peut être caractérisé de système extraterrestre et vivant ?
Pour y répondre, nous aurions besoin d’une définition précise à partir de laquelle on peut décider, pour chaque système, s’il est vivant ou s’il ne l’est pas. Mais est-ce aussi simple que ça, d’en construire une de définition ?
Nous allons essayer en commençant par une définition plutôt simpliste que nous allons petit à petit modifier et améliorer en fonction des contre-exemples que nous allons trouver :
Première définition :
“la vie est un système capable d’évoluer pour s’adapter à son environnement et capable de se reproduire”
Cette définition peut paraître plutôt convaincante, en effet tout ce que l’on désigne intuitivement comme vivant respecte cette définition. Un arbre par exemple adapte son système racinaire en fonction de la disponibilité en eau, de la composition du sol et de ses besoins de stabilité, il adapte sa cime en fonction des zones ensoleillées, de ses contraintes de stabilités, des saisons… et il est capable de se reproduire par exemple en envoyant des graines dans ses environs.
Par contre, il existe des systèmes vérifiant bien cette définition, mais qu’on ne voudrait pas qu’ils soient considérés comme vivant ; par exemple un feu de forêt, ça s’adapte à son environnement en brûlant là où il y a du combustible et il est capable de se reproduire en envoyant des particules enflammées à des centaines, voire des milliers de mètres, créant ainsi des foyers secondaires de feux de forêt.
Un élément qu’on pourrait ajouter à la définition afin d’exclure les feux de forêts pourraient être d’exiger une évolution darwinienne : une évolution darwinienne est une évolution par sélection des descendants : chaque individu créent un certain nombre de descendants par reproduction, ils sont tous similaires à leurs parents, mais ils diffèrent tous d’une petite variation par rapport à eux. Plus les individus ont des variations bénéfiques, plus les chances que ces individus se reproduisent seront élevées. Ainsi, il y aura une évolution et une adaptation à l’environnement au fur et à mesure des générations et de ses petites variations bénéfiques.
On peut ainsi améliorer la définition de cette manière :
Deuxième définition :
“la vie est un système auto-maintenu capable d’évolution darwinienne”
Ainsi, par exemple, on peut imaginer une girafe qui fait trois enfants similaires; le premier à, par rapport à sa mère, des pattes un peu plus courte, mais la même longueur de coup, le second la même longueur de pattes, mais un coup un peu plus long, et le troisième a des pattes et un coup un peu plus long. Il est convaincant de penser que le troisième aura plus de chance de se reproduire, car il aura un meilleur accès à la nourriture (même si bien sûr, c’est un modèle fortement simplifié). Ainsi, la girafe est belle et bien vivante selon cette deuxième définition. Mais malheureusement, elle n’est toujours pas satisfaisante.
En effet, on peut imaginer par exemple un système de 10 logiciels informatiques semblables, mais ayant chacun leurs légères différences. Chacun de ses logiciels ont comme but de reconnaître une pomme dans une image. Toutes les semaines, le logiciel ayant les meilleures performances est sélectionné, 10 logiciels identiques à celui-ci, à quelque légère modification près, sont créés et les 10 logiciels précédents sont supprimés. En répétant cette logique, on construit ainsi un système auto-maintenu ayant une évolution darwinienne. Or intuitivement, on ne considère pas un logiciel comme vivant.
Ça montre que cette définition ne semble toujours pas suffisante ; mais on peut la compléter et l’améliorer en y introduisant la nature chimique du vivant.
On arrive ainsi naturellement à la définition qu’a adopté la NASA :
Définition selon la NASA :
“Life is a self-sustaining chemical system capable of Darwinian evolution”
Traduction: “La vie est un système chimique auto-maintenu capable d’évolution darwinienne”
Cependant, selon cette définition; la mule, stérile, est-elle bien vivante ?
Et les écosystèmes dans leurs généralités : ils sont chimiques par la nature chimique de ses constituant vivant, capable d’évolution darwinienne par l’évolution darwinienne de ses constituant vivant et capable reproduction par colonisation des zones propice à l’écosystème mais encore non mature, sont-ils donc vivant ? Pourquoi pas en soi !
Enfin bref, tout ça pour introduire la complexité de la définition du vivant, il existe d’ailleurs plein d’autres manières de voir et de définir le vivant, chacun ayant leurs intérêts et leurs limites. notamment le concept de lyfe très bien vulgarisé dans cette vidéo de science étonnante: LYFE : la Thermodynamique de la Vie [Astrobiologie #2]
Sources :
Qu’est-ce que la vie ? [Astrobiologie #1]
LYFE : la Thermodynamique de la Vie [Astrobiologie #2]
oscar pour le KapTech