L’épigénétique est une branche de la biologie qui étudie toutes les modifications d’expressions des gènes sans en modifier le code génétique. Cette section de la biologie a été découverte lors de l’étude de la multiplication des cellules. En effet, comment est-il possible qu’une cellule de foie et un neurone avec le même code génétique soit aussi différentes ? La réponse réside dans deux processus présents dans chaque être vivant : les régulateurs transcriptionnels et la compaction de la chromatine.
Les régulateurs transcriptionnels sont des protéines qui ont pour but de modifier la quantité d’expression d’un ou plusieurs gènes spécifiques dans le code génétique. Ces protéines font partie de systèmes de régulation ou de signalisation permettant à une cellule d’interagir avec son environnement et d’adapter son comportement. Les régulateurs de transcriptions sont capables ainsi modifier l’état de compaction de la chromatine en ajoutant ou supprimant des groupements chimiques aux histones (protéines assurant l’enroulement de l’ADN sur lui-même). Deux réactions sont observées en général. L’acétylation et la méthylation.
L’acétylation charge positivement les histones, réduisant ainsi les interactions avec l’ADN. La chromatine peut s’ouvrir et favoriser la transcription de la région ouverte.
La méthylation réduit les interactions pour empêcher la transcription des gènes concernés dans la région. Ces modifications sur les protéines accrochées à l’ADN permettent ainsi d’avoir une régulation bien plus fine des traits et caractéristiques de chaque cellule/individus. De plus, chaque individu est susceptible de se faire modifier ses histones une multitude de fois au cours de sa vie. Plus incroyable, l’état des histones est une caractéristique héritable au fur et à mesure des générations. Voici quelques exemples de ces modifications « post-traductionnelle » :
Lors de la seconde guerre mondiale, les ressources se faisaient rares pour les civils. Le stockage de graisse était donc un attribut extrêmement utile pour ne pas mourir de faim rapidement. La modification des histones proches des zones responsables du stockage des graisses dans l’ADN a été constatée, car deux générations plus tard, une importante partie de la population européenne souffrait d’obésité inexpliquée.
Dans un autre registre, il a déjà été observé que les souris les plus attentives à leurs petits arrivent à transmettre ce caractère grâce aux histones pour conférer un avantage évolutif à leur descendance.
Même si les modifications de l’ADN se produisent sur des milliers, millions d’années. L’épigénétique permet au vivant de pouvoir s’adapter plus finement sur des échelles de temps bien plus courtes permettant de faire de la « microévolution ». 70 ans après la découverte de l’ADN, beaucoup de choses restent encore à découvrir….
Source :
Thisepigenetic : https://nospensees.fr/epigenetique-les-tragedies-sont-elles-hereditaires/