Vous avez sans doute déjà entendu parler des satellites Voyager, dénommés Voyager 1 et Voyager 2. Ils sont les deux seuls satellites humains en activité à se trouver en dehors des limites du système solaire. Ces sondes ont écrit l’histoire car elles ont, à deux, visité de près les quatre planètes géantes après Mars ainsi que 48 de leurs lunes avant de se mettre sur des trajectoires les faisant sortir du système solaire.
Qu’ont-elles de si spécial ?
Lancées en 1972 et en 1977, ces sondes sont uniques au monde et nous ne connaitrons probablement pas d’autres sondes Voyager de notre vivant. Elles ont été lancées à un moment rare où la formation des planètes du système solaire a permis de « sauter » de planète en planète utilisant ainsi la gravité et la rotation de ces planètes pour se catapulter en dehors du système solaire. Une telle formation de planètes ne se présente qu’une fois tous les 176 ans !
Qu’ont-elles apporté à l’exploration spatiale ?
La mission principale de ces sondes n’est pas d’explorer le vide spatial, mais bien de récolter des informations sur les quatre planètes géantes de notre système solaire. Voyager 1 a récupéré des informations majeures dans l’étude de Saturne et de Jupiter, en apportant notamment la photo la plus détaillée de la mystérieuse tache rouge de Jupiter. Elle a aussi permis de découvrir l’existence d’une atmosphère sur Titan, une lune de Saturne. Mais le fait le plus remarquable de cette sonde est sans doute la photo d’une éruption volcanique sur une lune de Jupiter, Io. C’était la première fois qu’une activité volcanique était enregistrée sur un autre corps céleste que la Terre.
Eruption volcanique sur la lune Io de Jupiter
Et le vide interstellaire dans tout ça ?
En 2012, Voyager 2 a quitté le système solaire et apporter des données étonnantes sur le vide interstellaire. La théorie prévoyait la présence de plasma froid et relativement rare, mais les capteurs de Voyageur 2 rapportent des concentrations de plasma 20 à 50 plus fortes que à l’intérieur du système solaire. Ce plasma est entre 30.000 et 50.000 K² alors que la théorie ne prévoyait que 15.000 à 30.000 K.
Les deux sondes ont également reporté des observations qui montrent l’existence d’une barrière en bordure de notre système solaire. Celle-ci servirait de bulle protectrice en retenant la majorité des particules à l’intérieur de l’hélioshpère³. Cependant, ces informations ont également démontré que la bulle n’est pas entièrement hermétique et qu’il y a tout de même une fuite de particule vers le vide interstellaire.
Quid du futur des sondes ?
Les sondes Voyager ne seront malheureusement pas éternelles. Etant donné qu’elles se trouvent à plus de 18 milliards de kilomètres du soleil, elles ne peuvent pas compter sur l’énergie de celui-ci. Elles ont donc toutes deux un réacteur à combustible nucléaire qui les réchauffe et les alimente en énergie. Néanmoins ce carburant n’est pas illimité, la production d’énergie des sondes baisse alors avec le temps, et la NASA doit éteindre progressivement des appareils de mesure pour réduire la consommation des sondes. Il est déjà prévu que Voyager 1 tombe en panne en 2025.
² Degrés Kelvin, approximativement la même valeur en degrés Celsius
³ « Les limites du système solaire »
Source :
Nathalie Mayer, Voyager 2 perce des secrets de l’espace interstellaire, https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronautique-voyager-2-perce-secrets-espace-interstellaire-13892/, consulté en mars 2020
Voyager Mission Status, https://voyager.jpl.nasa.gov/mission/status/, consulté le 3 mars 2020
V101 Science, What Will Voyager One & Two Encounter Next?, https://www.youtube.com/watch?v=L45iFKOlWMg, consulté le 3 mars 2020
Io (lune), https://fr.wikipedia.org/wiki/Io_(lune), consulté en mars 2020
Voyager 1, https://fr.wikipedia.org/wiki/Voyager_1, consulté en mars 2020
Voyager 1, https://en.wikipedia.org/wiki/Voyager_2, consulté en mars 2020
Voyager 2, https://solarsystem.nasa.gov/missions/voyager-2/in-depth/, consulté en mars 2020