A l’heure où la pollution engendrée par l’aéronautique est de plus en plus pointée du doigt, de nombreuses technologies sont développées pour pallier ce désastre environnemental. Les regards se tournent principalement vers la propulsion électrique et parmi elle, le moteur ionique se révèle plus prometteur qu’espéré.nombreuses technologies sont développées pour pallier ce désastre environnemental. Les regards se tournent principalement vers la propulsion électrique et parmi elle, le moteur ionique se révèle plus prometteur qu’espéré.
La propulsion ionique est déjà largement utilisée dans le secteur spatial mais principalement pour des satellites de taille réduite. En effet, la poussée engendrée par ces moteurs est faible contrairement aux moteurs à combustion. Le fonctionnement est le suivant : au lieu d’utiliser un « carburant » que l’on brûle, un puissant champ électrique est instauré afin de bombarder des électrons sur un gaz (généralement du xénon). Ce dernier, alors chargé positivement, est attiré vers une grille chargée négativement en aval du moteur. Enfin, les particules chargées accélèrent puis sont éjectées, ce qui permet de créer la propulsion. Ce procédé, appelé « vent ionique », était considéré comme irréalisable pour des avions à cause de l’attraction terrestre. A titre de comparaison, la poussée d’un seul réacteur d’avion Airbus est environ 100 000 fois plus grande qu’un moteur de ce type ! C’est la raison pour laquelle la recherche a été majoritairement abandonnée dès les années 1960, même si cette technologie ne rejette pas de carbone dans l’atmosphère.
Cependant en 2018, des ingénieurs du MIT ont réussi à faire voler un petit aéronef de 5m d’envergure pour 2.45 kg dans un gymnase. Il ne disposait d’aucun rotor, ni réacteur mais était bien propulsé par un moteur ionique ! Aucun dispositif volant de plus de quelques grammes n’avait pu être construit auparavant. Evidemment, les principaux obstacles à cette prouesse étaient le poids et le design de l’appareil, qui ont dû être largement optimisés. Néanmoins, cette démonstration prouve que la recherche doit se poursuivre car cette propulsion n’en est qu’à ses prémices. Rappelons que les avions réalisaient leur premier vol il n’y a seulement qu’un peu plus d’un siècle, et personne n’aurait pu imaginer une telle avancée. Le rêve d’une aviation décarbonée pourrait donc passer par ces moteurs ioniques, malgré les multiples barrières technologiques restant à franchir. Il est probable que les drones soient les premiers à profiter de cette innovation, mais pourquoi ne pas imaginer, d’ici quelques décennies, un vol décarboné vers New York ?
Sources:
https://couleur-science.eu/?d=1b20d2–comment-fonctionne-la-propulsion-ionique